« La guerre contre la drogue a échoué »

Aujourd’hui, malgré la prohibition des stupéfiants, leur consommation demeure très élevée dans notre pays. Les mineurs en ont carrément un libre accès devant leurs écoles et il n’est pas rare de voir des jeunes de 14 ans fumer du cannabis avec les conséquences que l’on sait pour leur développement.

Aujourd’hui, malgré une intense politique de répression, on croise des dealers partout à Genève, des bosquets du Jardin Anglais jusqu’aux bancs de la rue du Mont-Blanc. Des efforts considérables sont déployés chaque nuit pour chasser les shiteux qui, une fois arrêtés, sont immédiatement remplacés par leurs compagnons d’infortune dans un mouvement continu.

Force est de constater que les buts de la politique de prohibition ne sont pas atteints, et que la répression ne peut rien y faire. Pire, des mineurs non-informés des dangers de la consommation de drogue ont accès à toutes les drogues et perdent leur jeunesse à se détruire la santé. Enfin, l’absurde jeu de « chat attrape souris » qui recommence chaque nuit dans nos rues contribue à créer un véritable climat d’insécurité pour les genevois et les personnes de passage dans notre ville.

Qu’on le veuille ou non, la guerre contre la drogue a échoué.

Face à ce constat d’échec, les Jeunes PLR souhaitent ouvrir le débat pour envisager de nouvelles solutions plus pragmatiques. Ils proposent pour ce faire la dépénalisation progressive et réfléchie des stupéfiants.

En effet, vu l’échec de la politique actuelle, il leur paraît urgent de changer de paradigme et de prendre le problème par l’autre bout ; ils souhaitent miser sur la responsabilisation des consommateurs face à leurs actes plutôt que prohiber et réprimer naïvement les acteurs de ce marché dans un effort vain.

Plutôt que de se battre contre les réseaux criminels dans une guerre perdue d’avance, les Jeunes PLR veulent s’attaquer directement à leurs raisons d’être en les privant de ce marché. Ils souhaitent dépénaliser le commerce des stupéfiants pour assécher leurs sources de revenus et assurer un meilleur encadrement sanitaire de la vente des stupéfiants qui permettra par la même occasion d’en limiter véritablement leur accès aux mineurs – comme ce n’est pas le cas aujourd’hui !! Cette mesure aurait également pour conséquence de ramener dans les caisses de l’Etat les centaines de millions qui alimentent aujourd’hui le crime organisé. En outre, l’encadrement du commerce des stupéfiants permettra d’assurer un contrôle des substances mises sur le marché. Enfin, les Jeunes PLR veulent réorienter l’effort vers une prévention active auprès des jeunes (qui a démontré son efficacité) plutôt que de perdre son énergie – et la crédibilité de l’action étatique – à se battre contre des moulins.

Les Jeunes PLR ont conscience que cette mesure ne règlera pas tout. Mais ils ont aussi conscience que l’on ne pourra jamais chasser entièrement la drogue dans notre société et qu’il est temps d’oser briser un tabou, de mener une politique courageuse, plus pragmatique pour plus d’efficacité.

« La guerre contre la drogue a échoué » : Rapport 2011 de la Commission mondiale pour la politique des drogues